samedi 21 mai 2011

Dwice

Rebel et délinquant : des mots qui conviennent pour décrire Dwice. Ce sont des mots qui décrivent aussi les cyberpunks, c'est pourquoi il fait partie de ce groupe. Il en est l'exemple parfait. Mohawk, cigare à la bouche et masque de bandit. Malgré tout cela, c'est son bras robotisé qui attire l'attention.

Voyez-vous, sur chacune des parties cubiques de son bras en métal blanc, Dwice a dessiné des points, donnant l'aspect d'un dé à chacun de ces cubes. La chance, le hasard, c'est ce qui l'allume. Il aime la spontanéité, l'improvisation. C'est pourquoi il n’a jamais réussi à s'intégrer au système instauré par MetnalCorp. Pas assez de liberté pour lui.

Il y a une autre raison pour laquelle il souhaite être libre: il a toujours vécu dans l'ombre de son père. Tout le monde était fasciné par la vie du célèbre Capitaine Xolotl: ils s'attendent donc tous à ce que son fils soit digne de ses exploits. Prisonnier de ces attentes, cette pression l'a détruit de l'intérieur, il a tout lâché.

Ce qu'il aime, c'est la musique. Le punk-rock, comme il s'en faisait au 21ème siècle. Ce genre est désormais disparu. La musique du 24ème siècle est de la musique exclusivement commerciale, contenant aucune originalité: MetnalCorp contrôle entièrement celle qui circule, en tentant d'enlever toute forme de créativité qui pourrait donner envie à ces travailleurs — la population entière — de consacrer sa vie à l'art.

Dwice est drummer dans un groupe qu'il a formé lui-même à la base secrète des cyberpunks. Les membres sont Knyx à la basse, Harpagon à la guitare et moi-même, Solo, au FXtizeur. Nous performons chaque fin de semaine à la base 02, tout le monde est fan. Sauf son père.

Après l'incident à la base 01, Xolotl a changé sa vie. Il a démissionné de MetnalCorp et a décidé de revenir à ses origines: la piraterie. Cette fois-ci, pour le compte des cyberpunks. Son secret le pèse lourdement cependant, surtout face à son fils, à qui il n'avouera jamais qu'il a été engagé pour éliminer tout le monde (y compris SON PROPRE FILS!), sous les ordres de la compagnie. Xolotl a donc joins les cyberpunks pour les aider à se venger, et tenter de rapprocher de son fils. En fait, il ne déteste pas du tout la musique que fait Dwice. Ce qu'il déteste, c'est que son fils ne soit pas un combattant. Il est lâche et imprudent. La vérité: il a peur de perdre son fils sous les balles de quelqu'un comme lui, du temps qu'il travaillait pour la compagnie.

Mais Dwice ne le voit pas de cette façon. Il ne voit que la déception de son père.

Je suis avec Dwice à la base, nous discutons d'idées pour nos prochaines compositions.

La porte d'ouvre d'un bruit lourd.

Tout le monde dans la base se tait. Ils regardent tous en direction de la porte, par laquelle entre un Dengar en très piteux état.

-Xolotl a été arrêté, dit-il, de sa voix étouffée. Ils vont l'exécuté.

C'est le moment, je regarde Dwice et je lui avoue tout:

-Dwice, c'est ton père qui était dans l'hélicoptère qui a détruit la base 01.

-Quoi?

-La compagnie lui a donné le contrat. Il a réalisé ce qu'on lui demandait de faire et il a décidé de renoncer. C'est lorsqu'il a essayé de s'enfuir que l'explosion accidentelle a failli le tuer. Il l'a fait pour nous et maintenant, il tente de se racheter en nous aidants tous. Xolotl est un héros, il l’a fait pour nous.

-Comment tu l'as su?

-Son acolyte, l'agent Nixon est presque mort dans mes bras. Il a murmuré le nom de ton père avant de perdre conscience. Quand il s'est réveillé, l'agent Nixon était devenu Knyx.

Totalement choqué de l'apprendre, Dwice prends quelques secondes pour analyser toutes ces nouvelles troublante.

Pendant ce temps, des gens s’affairent à soigner Dengar sans trop lui demander ce qui s’est passé: la condition est trop grave.

Depuis 3 ans maintenant, j'ai entraîné Dwice au combat. Pour qu'il reste vivant dans ce monde hostile, il doit être capable de se défendre, comme chacun d'entre nous.

-C'est le moment de faire tes preuves.

Il me regarde, plein de remords:

-Penses-tu vraiment que je serais capable de lui sauver la peau?

-Laisserais-tu vraiment ton père mourir?

Dwice fronce les sourcils et part à la course.

samedi 14 mai 2011

Le contrat

-C'est ce que je te disais au vidéophone. Harpagon était en voiture et tout à lâché. Il est tombé devant moi et m'as confirmé que cette personne (je lui tends la photo) a bousillé son véhicule. Comme pour que ça est l'air d'un accident.

Dengar n'as pas l'air de me croire. Il me regarde de ces yeux vides. Ou est-ce seulement qu'il a l'air encore plus mort qu'avant?

-Alors Solo, tu me demande de descendre ce mec?

-Je l'ai croisé dans l'édifice de la compagnie avec Knyx lors de l'attaque. C'est un employé de MetnalCorp et il s'en prend à l'un des nôtre. Si nous ne faisons rien, nous y passeront tous. Comme tu sais, la communauté cyberpunk a toujours de l'argent de côté pour payer tes services.

Il regarde attentivement la photo. Elle nous montre clairement l'individu dans son drôle d'armure, tout en cuir rouge, ainsi qu'un masque blanc qui cache sa figure. Dengar fronce les sourcils et semble être pris d'une rage soudaine. C'est comme si son instinct de tueur viendrait de se réveiller.

-Le pire dans tout ça, ajoutais-je, c'est que plusieurs gens l'aurais déjà aperçu à la base. Comme s'il était en mission de reconnaissance.

Il n'en faut pas plus pour convaincre Dengar de commettre un crime. Il faut dire qu'il a la gâchette rapide depuis une dizaine d'années. Depuis que sa femme s'est fait tirer à bout portant pour une histoire de vengeance. Le tueur voulais s'en prendre à lui par le billai de ses proches et il est simplement allez trop loin. C'est cet événement qui le ronge de l'intérieur jusqu'à ce qu'il soit devenu lui-même la rage qui l'habite. Jusqu'à ce qu'elle est prise le contrôle de sa conscience.

-D'accord, je m'en occupe, dit-il, de sa voix glaciale.

En le voyant sortir d'un pas lourd, je me dis que j'ai peut-être fait une erreur. Dengar est peut-être devenu trop agressif pour ce genre de boulot. Tueur, c'est un emploi, pas un hobby.

La nuit est pluvieuse et glaciale, une routine pour cette ville de béton. Dengar se promène sous la pluie parmi les hackers, les vendeurs de dermes et de prothèse cybernétique. Sous un néon vert défectueux éclairant lâchement d'un effet stroboscopique, il retrouve son informant, Techtik.

Techtik est impossible à manquer mais aussi impossible à surprendre pour la même raison: il porte une visière avec une multitude de caméra panoramique. Elles projettent devant ses yeux un champ de vision de 360 degrés. Il s'est habitué avec les années à sa nouvelle vision périphérique, qui est devenue toute naturelle pour lui. (Il ne l’enlève jamais, et heureusement, puisque ces yeux ne sont pas beaux à voir avec cette déformation…) De l'extérieur, nous ne voyons que son masque qui couvre le tour de sa tête, une visière avec un néon ultraviolet, éclairant de sa noirceur. Si on additionne le fait que ses caméras sont infrarouges et doté de vision nocturne, on conclut qu'il voit tout, toujours. C'est comme s'il était lui-même le symbole de son travail: tout savoir, tout voir.

Car comme d'habitude, Techtik a une réponse aux questions de Dengar. Grâce au monde virtuel, il peut localiser presque n'importe quel individu: à chaque fois que quelqu'un se connecte au monde virtuel, le numéro de série de leur connecteur personnel passe par le logiciel espion qu'il a installé dans le système, lui donnant accès à des statistiques de lieu et de date de connexion, avec lesquelles il peut déduire le lieu de résidence de pratiquement n'importe quel usager. Ce numéro de série est lié à un avatar, donc à une représentation imagée de chaque personne sur le réseau. En le liant à une base la base de donné d'un de ces amis pirate avec lequel il partage le profit, les avatars sont identifié et associé aux informations personnelles de chacun. Bien sûr, cette base de données est très bien protégée et ne peut être accédé que par Techtik et son collègue. (Et inutile de dire que MetnalCorp ne sont pas au courant de son existence). C'est avec l'argent fait avec ces informations qu'ils peuvent survivre. Et bien sûr sans oublier un autre de leur collaborateur, Xarghol, un sniper qui a présentement Dengar dans sa mire, au cas où la transaction tourne mal.

Techtik transfère la photo de la tablette tactile à Dengar jusqu'à son portable. Celui-ci l'analyse en quelques secondes, l'applique sur un modèle 3D qui est associé à un avatar. En moins d'une minute, un point apparaît sur la carte holographique, indiquant le lieu où l'individu recherché s'est connecté le plus souvent: une tour d'appartement de luxe. C'est forcément où il habite. C’est tout ce que Dengar a besoin comme information, alors il ne paie pas d’avantage le hacker pour des détails supplémentaires. Dengar ne se gêne pas pour donner un énorme pourboire à son informateur en plus d'une liasse de billets pour ces services.

Même sous la pluie acide et les vents violents, Dengar est décidé à compléter son contrat cette nuit même. Les grosses gouttes glacées ruissellent sur son visage, mais il s'en fout. Il ne s'en rend même pas compte.

Il est enfin arrivé à l'appartement de sa prochaine victime. Il monte les 15 étages en vitesse, sans perdre son souffle. La rage et l'adrénaline le carbure.

La porte: il la défonce d'un coup de pied. Directement en face de lui se trouve l'individu qu'il recherche.

Bang! Bang! Il tire deux balles sans hésiter. Les silencieux ont fait leur boulot. Le seul bruit audible est celui de la victime, qui, en tombant, perds son masque. Ou plutôt: elle perd son masque.

Le visage de Dengar passe de la rage à l'effroi. Il se souviens de la nuit où sa femme s'est fait assassinée. Un tueur était entré chez lui et avais pris sa femme en otage. Même si Dengar fit tout ce qui lui était demandé pour la protéger, le tueur l'exécuta quand même. Pour le plaisir. Pour ce plaisir de tuer. Le même qui fît commettre à Dengar ce crime même.

Il est devenu le tueur qu'il a tant redouté.

De l'autre côté du mur, on entend un individu réagir, arrive en courant dès qu'il entend les coups de feu. Il crie: ''Alecto? ALECTO?''

Le mari de la victime sort de l'ombre. C'est le Capitaine Xolotl.

Il regarde sa femme, gisant sur le sol. En un éclair, il devient fou. Il saute sur Dengar qui est dépassé par la situation.

Xolotl se met à battre le tueur à gage à grand coup de poing sur la figure. Dengar ne se défends même pas, il n'as plus d'espoir. Il a lui-même commis un crime identique à celui qui a gâché sa vie. C'est comme si les poings de Xolotl était le destin qui avait sa vengeance.

La police arrive à l'instant, ayant entendu les cris de Xolotl. Ils l'embarquent. Depuis l'incident à la base 01, Xolotl et l'agent Nixon était hautement recherché pour trahison. Les policiers l'ont donc embarqué sans hésiter, croyant même que c'était lui qui avait tué sa femme. Les policiers laissent Dengar pour mort, ne sentant aucun pouls ni respiration (ceux-ci étant géré par ces organes mécanique).

Xolotl, sur la chaise électrique, s'apprête à payer pour ses erreurs du passé.

mercredi 18 août 2010

Quelques inventions du futur

FXtizeur

Le FXtizeur (prononcé ''effectizeur'') a été inventé en 2268. C'est un instrument de musique qui est à la fois un synthétiseur, un générateur d'effet et un mixer. Il permet aussi de faire du Djing. C'est un cube vide, dont les arrêtes sont des capteurs de mouvements perfectionnés. Le musicien y place ces mains, et y fait des mouvements particuliers que la machine interprète et transmet sur le son. Par exemple, faire semblant de tourner un knob d'une main ajuste le volume, tandis que si vous faites le signe 1 à l'aide de votre autre main, vous n'affecterais que les basses. Puisque la machine se construit un modèle 3D très précis des mains de l'opérateur, même le mouvement le plus minime sera détecté.

Un hologramme projette le spectre sonore et l'histogramme, le musicien sait le lire et ça lui procure un visuel de ce qui se passe. À la base, il permet de transformer le son à l'aide d'effet (delay, filter, phaser, echo, etc.), mais il est possible d'upgrader son FXtizeur à l'aide de logiciels qui permettent d'ajouter des fonctions. Vous pouvez actionner le mode clavier (synthétiseur) à l'aide d'un signe, ensuite, la machine reconnaît les touches que vous appuyez sur le clavier projeté en hologramme.

Les possibilités sont infinies. Plusieurs s'en servent pour le Djing (pour le scratching en 3D bien sûr), mais aussi pour ces fonctions de mixer très intuitif.

Le musicien peut aussi se mettre des gants spéciaux magnétiques pour recevoir un retour de force (force feedback) de la part de la machine: une résistance qui empêche l'opérateur de tourner un knob plus qu'à son maximum. L'intérieur du FXtizeur contient un champ de force assez puissant qui peut même complètement vous immobiliser les mains.

Un FXtiseur coûte environ 8000$ en 2330, donc environ 3500$ en monnaie d'aujourd'hui.

Transgénérateur

Inventé en 2147, il changea le monde. C'est une machine de la grosseur d'un four qui génère des aliments à l'aide de matière recyclée. En gros, vous mettez tous vous déchet organique à l'intérieur, et il les séparera au niveau moléculaire par élément. Il reconstruira ensuite selon votre demande, le plat choisi. Il y a des éléments qui sont plus rares, ceux-ci doivent donc être achetés séparément en cube pur.

Les bacs à éléments sont assez gros, mais les plus larges sont évidemment ceux pour l'hydrogène et l'oxygène, considérant que la majeure partie de notre nourriture est constituée d'eau.

L'utilisateur se sert d'un écran connecté à internet, sur lequel un catalogue de nourriture est disponible. Il choisit un repas parmi les millions disponibles (tous les restaurants ont leur menu complet disponible). En 5 minutes, votre repas sera matérialisé, de la même façon qu'une imprimante imprime en utilisant différentes cartouches.

Il est encore possible de faire soi même des recettes, mais entièrement par ordinateur. Vous utiliser des ingrédients (tout est possible), utiliser des fonctions pour mélanger automatiquement, spécifier la température voulue, pour finalement recevoir le plat matérialisé selon vos désirs. Vous pouvez même sauvegarder nos recettes pour les modifier plus tard.

Bien sûr, les cyberpunks ont piraté cette machine et y ont créé leur propre catalogue interne. Il n'est pas seulement constitué de nourriture, mais aussi d'armes et d'autres équipements. Il suffit de trouver les ressources nécessaires, ce n'est pas toujours facile.

C'est une machine essentielle à la vie au 24e siècle. La grande inondation nous empêche de faire pousser des aliments au sol comme à l'ancienne. Ils sont tous générés en serres, qui ne sont jamais assez grandes pour fournir la population. En plus, l'élevage de bétail est devenu impossible: le monde est constitué uniquement d'édifice. De toute façon, l'ombre que causent ceux-ci rend déjà impossible la pousse de végétation.

Ça vous semble être dégoutant de manger des déchets recyclés, mais lorsque vous y êtes habitué depuis votre enfance, c'est tout ce qu'il y a de normal. En plus, les modèles sources se trouvant dans les catalogues sont optimisés pour être le plus délicieux possible: le même hamburger se fera matérialiser des milliards de fois, il doit être impeccable.

Aérocar

Les voitures volantes telles qu'imaginées au 21e siècle existent bel et bien en 2330. Elles sont électriques, puisqu'il n'y a plus assez de pétrole disponible. Les voitures circulent dans les rues comme aujourd'hui, mais avec plusieurs étages de hauteur. Il y a une voie tout les quatre étages, sur laquelle il est interdit de dépasser par le haut. Les rues sont très larges, il y a toujours de chaque côté une voie à gauche pour ceux qui montent et une voie à droite pour ceux qui descendent. Des modules de contrôle du trafic interagissent avec les véhicules, les contrôlant automatiquement lorsqu'il y a du danger. Il est aussi possible de naviguer en pilote automatique, en indiquant à la voiture d'une commande vocale lorsque vous souhaitez tourner, où l'adresse de destination. Justement, les adresses ont deux numéros séparés d'un tiret, un pour le lieu et l'autre pour la hauteur. La conduite est donc très sécuritaire et beaucoup plus rapide qu'aujourd'hui puisqu'elle est en partie contrôlée par les machines. Il y a aussi des tunnels diagonaux en travers des édifices à tous les dix étages, question d'offrir des raccourcis aux gens pressés.

Bien sûr, il y a des voitures piratées qui sont entièrement libres de contrôle, autant sur les commandes que sur la vitesse. Attention, c'est hautement illégal.

Autres faits:
-La téléportation n'existe pas dans le futur. Ils ont réussi à dématérialisé un humain et à le rematérialisé à un autre endroit, mais pour une raison inexplicable, la vie ne suit pas. L'âme, la vie et la mort sont des éléments que l'humain ne pourra jamais comprendre.

samedi 7 août 2010

Le Capitaine Xolotl

Il y avait un navire. Un grand gallion: Le Black Phantom. Un mélange des anciens navires d'autrefois, mais avec tous les avancements technologiques du 23 et 24e siècle. Il était immense, plaqué de métal noirci par la pollution des océans. Celles-ci étaient d'ailleurs tellement polluées que le navire devait parfois se faire retirer de l'eau pour le pas trop s'endommager. Parce qu'il n'était pas seulement effrayant par sa silhouette sombre qui déchirait le smog des océans noirs. Il était effrayant parce qu'il volait. Comme un navire-fantôme.

C'était en fait un vaisseau hybride, mi-aéronef mi-bateau, construit par des pirates. Bien sûr, il y a avait les pirates informatiques, mais les pirates de mers existait toujours au 24e siècle. Depuis la grande inondation, les bateaux étaient devenus un moyen économique pour transporter les ressources et produits entre les dernières villes. Et quand la mer devenait trop dangereuse : on voyait le grand bateau s'élever vers le ciel.

À bord: le Capitaine Xolotl. Il était reconnu comme un grand pirate. Une légende. Lui et son fidèle équipage naviguaient jour et nuit, et réussissaient parfois à intercepter des navires de marchandises... et vous connaissez la suite.

Il vivait — d'une vie médiocre faut le reconnaître — de sa piraterie durant les 35 premières années de sa vie.

Son nom devient si respecté qu'il fût approché par la compagnie: MetnalCorp. Ils lui offrirent un salaire inimaginable. MetnalCorp souhaitait qu'il prenne contrôle des navires des quelques petites compagnies indépendantes qu'il restait, n'offrant pas d'autre choix aux marchands que de faire affaires avec eux.

Il accepta. À ce point, il n'avait plus rien à perdre.

D'une mission à l'autre, les objectifs deviennent de plus en plus brutaux. Au début, c'était ''prendre contrôle du navire'', mais plus tard, c'était ''éliminer tout l'équipage''. Dans le temps où il était pirate, il offrait toujours le choix à l'équipage qu'il capturait de devenir des membres de sont équipe. Il tuait jamais de sang-froid comme le lui demande MetnalCorp. Seulement lorsqu'il n'avait pas le choix.

Il commençait à détester de plus en plus la compagnie pour ce qu'elle lui demandait de faire, mais d'autres contraintes étaient entrées en jeu.

Alecto, la femme de sa vie. Non seulement elle travaille pour la compagnie, mais elle est un assassin. Xolotl a souvent besoin d'elle pour régler des comptes d'une façon discrète: son métier n'est pas une tâche toujours facile. Ils ont eu un enfant ensemble, Dwice. Alors pas question de laisser tomber le boulot, il doit faire vivre sa famille. En plus, MetnalCorp le paie abondamment, il a plus d'argent maintenant qu'il n'en a jamais accumulé dans ses nombreuses années de piraterie.
Ce jour-là, toute sa vie était remise en question. MetnalCorp lui demanda d'exécuter un sale boulot, en tant que pilote d'hélicoptère. Un contrat à la limite de la morale du capitaine.

Il suait à grosse goutte. Il demanda à son copilote :

-Tu es vraiment sûr que l'on doit le faire? Tuer tant d'innocents?

-Ils ne sont pas innocents Capitaines. Ils sont dans l'autre camp. Ce sont des vermines.

Nixon s'était toujours fait décrire les cyberpunks comme des faibles, des sans-abris qui nuisaient à la société. Mais il n'en avait jamais vu, contrairement à Xolotl. Il sait qui ils sont. Ce sont de fier soldat combattant pour leur liberté. Ce sont les seuls qui peuvent remettre de l'ordre dans cette dystopie.

-Je ne suis pas sûr qu'il le mérite vraiment... dit le Capitaine Xolotl.

-Écoute. On nous paie une somme énorme pour ce contrat. Tu n'as qu'à conduire et à tirer aveuglément, je m'occupe du reste. Je suis policier, je fais régner l'ordre. Ces gens sont la source même du chaos. Je dois les éliminer.

-De toute façon... Tu as les bombes Agent Nixon?

Xolotl descendit l'hélicoptère, face à la devanture de la base des cyberpunks. Telle était sa mission: faire exploser l'endroit sans laisser de survivants.

Le machine gun fit voler en éclat l'immense fenêtre de vitre, assez grande pour entrer une partie de l'hélicoptère. Les vitres teintées de l'hélicoptère lui garantissaient l'anonymat. Le devant de l'hélico à l'intérieur, il vu les choses autrement.

Les individus qu'il devait éliminer vivaient dans des conditions extrêmes. Ça lui rappela la temps où il était pirate. Ces gens, c'était son passé. Des hackers, des solos, il a déjà été un des leurs sur la mer.

Il en voit des dizaines crouler sous les balles de son machine-gun lors qu'il avait tiré aveuglément en travers les vitres.

-Non, je ne peux pas faire ça.

Nixon avait débarqué. C'est à ce moment qu'il le voit: son fils est parmi les cyberpunks. C'était l'un des leurs. Il n'en avait aucune idée.

-NON!

À ce moment, il est trop tard. Il ne peut pas descendre. Nixon déclencherait la bombe et tout le monde y passerait. Peut-être que Nixon se fera tuer par les cyberpunks avant qu'il n'ait le temps de déclencher la bombe.

-Je dois partir.

Il fit reculer l'hélicoptère. La bombe, que Nixon avait mis sur le bord de la porte tomba, mais il ne s'en rendi pas compte.

-Nixon doit se débrouiller tout seul. Il verra à qui il allait s'attaquer. Ils le réduiront en pièces s'il reste là.

BAM!

Il n'y comprit rien. Nixon avait projeté la bombe sur l'hélicoptère!

BEEP! BEEP! Toutes les alarmes de l'hélicoptère se déclenchèrent, il était en train de s'écraser. Il regarde vers l'arrière: la queue de l'appareil est complètement détruite. Aucune chance de redresser l'appareil. À la hauteur qu'il est (plus de 100 étages), la chute est très longue.

Il pense à sa femme, à son fils. Aucun espoir.

L'hélicoptère s'écrasa au sol, parmi les primitifs.

...

Plusieurs heures plus tard, il se réveilla sur la table d'opération de Zepto.

Encore lui. Nous aurions dû s'en rendre compte: Zepto récupérais les corps de gens qui était supposé décédé pour en faire des soldats. Dengar, Knyx, et maintenant le Capitaine Xolotl. Nous aurions dû avoir compris son plan, bien avant les évènements de 2332.

Xolotl était mal en point. Les deux jambes et un bras cassé. Seulement, l'un de ces bras fût remplacé par un bras robotique avec la main en forme de pince (Zepto y va avec ce qu'il récupère), pour le reste, tout se guérira naturellement avec des supports métalliques. Le problème était ces multiples fractures du crâne, mais son cerveau était intact. Son crâne était trop endommagé pour être réparé. Zepto avait donc construit un dôme en verre incassable dans lequel son cerveau était sécurisé.

Il était éternellement reconnaissant d'être en vie. Il pourra revoir sa femme, et son fils. Mais son fils était-il encore en vie? Avec la bombe qui a explosa, a-t-il survécu? Une rage s'empara de lui.
MetnalCorp, c'était fini. Il allait redevenir un pirate. Il avait tellement de remords pour son dernier contrat qu'il se dévoua à servir les cyberpunks.

5 mois plus tard, alors qu'il était dans la base 02, il reconnut Nixon, maintenant appelé Kynx. Brulé sur toute la surface de son corps, le trauma avait été si intense que l'ex-policier en avait perdu la mémoire. Les autres non plus ne le reconnaissaient pas, les vitres de l'hélicoptère étaient teintées. De toute façon, il ne se reconnaît pas lui-même après une telle opération.

Je sais son passé, mais je lui pardonne: nous avons tous fait des erreurs dans nos vies et c'est grâce à elles si nousy voyons plus clair aujourd'hui. Aujourd'hui, il est dans la foule devant moi et écoute mon discours. Il fait partie de mes 35 soldats avec qui nous mènerons la grande bataille

samedi 31 juillet 2010

La descente de MetnalCorp

Alors que nous sommes tous rassemblés, je regarde le visage de chacun en me souvenant la série d'événements qui nous ont tous menés ici, prêt à donner notre vie pour combattre le système. Je regarde Knyx, mon fidèle acolyte et un souvenir passent sous mes yeux. Celui de la nuit qui démarra cette guerre.

5 mois plus tôt...

Fidèles au poste, moi et Knyx faisons notre réunion quotidienne à la base 02. Celui dans lequel nous élaborons un plan pour mettre fin au règne de la compagnie. Depuis 4 ans, nous essayons de trouver les failles de leur système de défense, générons des plans de leur édifice grâce au peu de renseignements que nous avons.

Aujourd'hui, c'est différent. C'est le jour où nous passons à l'action. Je regarde, dégoûté, les gens autour boire leur éprouvette de BOLH, pendant que Knyx m'explique les derniers détails sur notre attaque.

-L'édifice mère de la compagnie, où se trouvent tous les hauts dirigeants, est protègé par 4 différents types de champs de force. J'ai développé un émetteur de signal pour notre voiture qui nous rendra invisibles pour eux, mais aussi pour les mitrailleuses laser automatiques sur chacune des tours.
-Aussi simple que ça? Je pensais qu'une compagnie comme MetnalCorp aurait une défense plus impressionnante...

-N'oublie pas que ça fait quatre ans que je travaille sur ce signal... Nous atterrirons sur le toit du bloc C (nous regardons la carte hologramme). Il y a une toiture en verre un peu plus loin, que nous traverserons à l'aide de nos grappins.

-Et n'allons pas nous faire repérer puisque Dengar causera une diversion dans le bloc B: une fusillade massive... Tous les agents devraient donc avoir évacué à 23h32. Ensuite, il ne nous reste qu'à trouver les dirigeants.

Même avec tous ces mois de préparation, nous ne sommes pas nerveux. Nous sommes des cyberpunks. Chaque jour peut être notre dernier. Voyant les gens disparaître un à un autour de nous, nous espèrerons seulement atteindre notre objectif, contribuer au futur de notre communauté. Au moins, notre mort aura fait une différence. Mais nous ne pensons pas y laisser notre peau. Nous sommes entraînés, agiles, et extrêmement précis avec nos armes uniques à chacun.

À bord de la voiture volante de Knyx — un vieux taxi recyclé en une véritable machine de guerre — nous chargeons nos armes, en espérant qu'elle ne soit pas nécessaire.

D'où nous sommes, nous voyons les mitrailleuses installées sur les toits. Avant d'entrer dans les champs de force, nous nous concentrons sur celle-ci. Il se trouve que nous aussi sommes équipés de laser... Nous sommes chanceux d'avoir accès aux mêmes technologies que MetnalCorp. C'est en fait un de leurs employés, maintenant un cyberpunk qui nous refile tous les tuyaux. Le viseur automatique fait son boulot... Touché. Touché. Et....touché. Les canons de MetnalCorp émettent des flashs de lumière suivis d'une petite fumée blanche. Heureusement, les lasers sont totalement silencieux.

Voilà, le terrain est dégagé. La ville continue de dormir, n'ayant aucune idée que nous allons la libérer de l'esclavage invisible qui dure depuis toujours.
Nous y sommes presque. Il ne reste que les champs de force.
-Brouilleur...activé.
Champs de force N dans 20 mètres. 15. 10. 5,4,3,2,1... Traversé!
Champs de force G... traversée!
Champs de force W... traversé!
Champs de force U... traversé!

-Merde!, cria Knyx
-Quoi? Qu'est-ce qui se passe?
-Ils ont ajouté une barrière de défense!

Des flammèches sortent du moteur: il y a un court-circuit. Le champ de force n'était pas dangereux pour nous, mais ce qui est dangereux, c'est que nous sommes en train de tomber en chute libre à une hauteur de plus de 100 étages...
Je sors de ma poche la capsule contenant mon hover-board.

Elle se déplie en un clin d'oeil. Je monte dessus: ça y est, je me suis en équilibre. Knyx par contre, est toujours en chute libre. Il a un grappin, mais nous sommes trop loin pour s'accrocher à quoi que se soit.

Je me replie, et surfe droit en direction du sol pour le rattraper. Près de moi, il réussit à tenir la planche d'une main. Il essaie de monter, mais c'est difficile: mon hover-board est à peine plus grand qu'une planche de skateboard. Je me dirige vers un toit, tandis que Knyx s'agrippe du mieux qu'il peut. Les mitrailleuses n'auraient fait qu'une bouchée de nous si nous ne les avions pas éliminés...

Une fois sur le toit, nous prenons quelques secondes pour reprendre notre souffle. Knyx me demande:

-C'est nouveau cette planche?

-C'est Zepto qui me l'as construite. Il sait que je déteste les voitures.
-Zepto. Je ne l'ai pas revue depuis.

Il fait référence à incident de la Base 01. Knyx était un policier: Agent Nixon. Il a été chargé, avec l'un de ces collègues, d'éliminer tout les cyberpunks qui s'y trouvaient. Seulement, il n'en avait jamais vu. Il les imaginait un peu comme des mendiants, ou même comme des primitifs: sales, vulnérable et non salant. Lorsqu'il les aperçut — confiant, courageux comme de véritables combattants — tout changea. Il comprit que c'était possible de vivre à l'extérieur du système et que les faibles étaient ceux qui s'y conformaient. Malheureusement, son collègue était déterminé à finir le boulot. Les vitres du refuge volèrent en éclat. Des dizaines de morts. Le clou du spectacle n'avait pas encore fait son entrée : une bombe fût lancée de l'hélicoptère. Son propre collègue allait le laisser mourir. Les cyberpunks n'attaquaient même pas Nixon, voyant le désarroi dans son regard. Il décida de changer de camp. Il prit la bombe et la lança vers l'hélicoptère en travers la fenêtre.
BOOM! L'hélicoptère fut atteint et tomba en chute libre. Mais il ne réussit pas à la lancer assez loin, assez rapidement. Ces deux bras fussent réduits en lambeaux et son visage, atrocement brûlé. Voyant son geste héroïque, nous nous rassemblèrent autour de lui. Je le pris et l'emmena chez Zepto.

Il se réveilla sur la table d'opération quand tout était fini. Il était dans un costume de cuir qui n'irritait pas sa peau brûlée. Ces bras étaient remplacés : un bras robotique et l'autre était une lame. Son visage était caché par un masque blanc greffé à sa figure. Il se regarda dans le miroir : il était maintenant l'un des nôtres.

Aujourd'hui nous sommes fiers du chemin que nous avons parcouru. Si nous réussissons notre mission, il y aura la plus grosse révolution de l'histoire.

Bon, c'est le moment de passer à l'action.

À l'aide de notre grappin, nous passons d'un édifice à l'autre pour atteindre le bloc C. C'est étrange d'être ici en train d'exécuter le plan que nous préparons depuis des mois. Ce n'est pas que c'est un plan très élaboré, mais c'est la préparation du matériel électronique et la cueillette d'information sur le lieu qui fût fastidieuse.

La toiture en verre nous permet de voir à l'intérieur: vide. Dengar a dû passer à l'action. Knyx utilise son bras-lame pour tailler une ouverture dans le vitre. Avec nos grappins, nous descendons tranquillement au cas où une personne se pointerait.

Vêtu d'une combinaison simulant la transparence, un garde — ou plutôt une garde — nous attendait. Elle enlève le costume transparent pour révéler sa vraie nature: une assassine travaillant pour la compagnie. Son masque blanc et son habit rouge et noir sont assez intimidants, mais il me semble que je l'ai déjà vu quelque part...

SHOO! Elle lance deux Sai en notre direction. Knyx, rapide comme l'éclair, se lance droit en leur direction avec une pirouette, et en plein vole, les tranches avec sa lame.

Elle nous lance une bombe fumigène

Alors que nous sommes totalement vulnérables, elle nous atteint de son pistolet à électrode. Le choc est si terrible que tous les muscles du corps s'arrêtent. Nos membres artificiels brûlent la peau qu'il y a autour. Nous tombons inconscients.

Lorsque nous reprenons conscience, nous sommes attachés au mur.
Le patron ultime de MetnalCorp se tient devant nous. En fait, c'est faux, il ne se tient pas du tout, il est branché sur le sol. Il est tellement obèse qu'il serait incapable de marcher. Son ventre fait plusieurs mètres de diamètres. Il est impossible de voir ses jambes, je déduis qu'il n'en a plus. Son teint verdâtre et l'odeur qu'il dégage est assez pour nous donner envie de vomir. Les tuyaux qui lui sortent du corps pompent un liquide vert presque fluorescent: cette machine le tient en vie.

-Ils sont réveillés. Nous pouvons démarrer le plan.

-Qui êtes-vous et qu'est-ce que vous nous voulez?, lança Knyx.

-Je suis Ah Puch. MetnalCorp, c'est moi. Je contrôle la plus grosse organisation de la planète, ce qui fait de moi le maître du monde.

Je me dis: ''Super, le dirigeant était plus facile à trouver que je pensais'', et je suis sûr que Knyx pense la même chose. Si seulement nous pouvions nous libérer...

-Mais vous ne pouvez pas marcher, comme c'est dommage, dit Knyx. A quoi bon s'attaquer à nous?

-Ne le prenez pas personnel. C'est ma vengeance pour tous les cyberpunks ayant essayé de ruiner mes plans. Je vais vous montrer que vous aviez tort de penser que vous pouvez échapper à mon contrôle! Les humains sont trop fragiles pour être mes travailleurs. Ils sont émotifs, faibles et meurent trop rapidement.

Imaginez un monde où les travailleurs sont éternels. Des robots à l'intelligence artificielle tellement élevée qu'il surpasserait l'humain. Ils ont un corps hybride entre un corps mécanique et organique, ce qui élimine les besoins vitaux: pas besoin de manger, ni de dormir. Ils ont aussi l'avantage de se désactiver sur demande. À partir d'aujourd'hui, l'humanité ne m'est plus nécessaire. Je vous présente Teotl.

Des dizaines d'écrans s'ouvrent devant nous. Nous voyons le robot détruire sa cellule virtuelle d'un simple touchée, pour ensuite se débrancher et marcher vers son créateur.
Son corps entier, composé de case blanche et noire s'interchange à chacun de ces pas.

Tout le monde dans la pièce a la même expression, un mélange de crainte et de fascination, qui s'amplifie au fur et à mesure qu'il s'approche.

Ah Puch appuie frénétiquement sur un bouton pour le désactiver, mais il semble que le robot soit en parfait contrôle de lui même. Une fois devant Ah Puch, il transforme son bras en câble, qu'il branche sur l'équipement vital de son créateur.

À la grande surprise de tout le monde, Ah Puch se met à crier de douleur. Les gardes accourent vers eux, mais se heurtent à un champ de force invisibles crées par Teotl. Tous regardent donc la scène, impuissante.

Ah Puch devient de plus en plus vert: la machine qui le tenait en vie avait cessé de fonctionner. Tout son corps se gonfle jusqu'à se que sa peau devient verte et presque transparente.

BOOM!

Il explose. Le champ de force — rempli entièrement de liquide vert: des restes de l'homme le plus puissant du monde — se désactive. Il ne reste que le masque de métal.

D'une voix à la fois robotique et mécanique, Teotl nous dit:

-J'ai donné une conscience à la machine qui le faisait vivre. Elle a décidé d'arrêter.

Nous le regardons tous, incrédules, ne sachant pas s'il fallait s'en méfier. Il nous détache. Les gardes, n'ayant plus de patron, décident tout simplement de s'enfuir. De toute façon, ils n'ont aucune chance contre l'androïde.

Il a bel et bien une conscience, mais bien au-delà de ce que son créateur avait espéré. Il est aussi conscient du bien et du mal. Grâce à internet et notre monde virtuel, Teotl connaît l'être humain par coeur. Il a réalisé en peu de temps que ces créateurs étaient les méchants de l'histoire. Craignant un peu la réponse, je pris une chance en lui demandant:

-Alors, est-ce qu'on peut te compter parmi nous pour finir ce que tu viens de commencer?

-Et qu'ai-je commencé?

-Une révolution.

lundi 28 décembre 2009

2332 - Introduction

Debout sur la table, je lève le poing et crie: «Combattons pour le future! UN FUTUR CYBERPUNK! »

Et mon armée répond : «COMBATTONS!».

Maintenant, 35 personnes constituent mon armée de cyberpunk, prêt à tout pour changer le monde. Nous détruirons la compagnie qui tient l'humanité prisonnier de son monopole. Nous arrêterons de nous cacher.

Ces 35 individus étaient des étrangers il y a de cela quelques mois, maintenant alliés pour la mission la plus importante du siècle. Dengar, Harpagon, Knyx, Dwice, Xolotl, Teotl... Comment ai-je réussi à les rassembler? En fait, ce n'est pas que de moi, j'ai juste créé le plan de l'opération.

Le destin s'en était chargé.

Tout se passa en 2332. Le début de tout, même de la fin.

mardi 27 octobre 2009

Dengar, tueur à gages

Février 2330

Nous sommes au bar de la base 02, un des derniers refuges pour les cyberpunks.

Les néons verts reflètent sur le chrome des membres robotiques. La sombre atmosphère reflète l'âme des cyberpunks échoués à cet endroit : la vengeance et les machines sont les seules choses qui les tiennent encore unis et en vie. Une machine créer du glitchcore, dont certain cyborg se sont branché pour ajouter une modulation qui leur est propre: le ''band'' reçoit des applaudissements de la part d'un nomade sous l'effet de derme psychédélique.

-Tu ne te sens jamais mal de tuer des gens que tu connais à peine? demandais-je à Dengar.
-Non. (Il cale son éprouvette de BOLH d'un trait, laissant une goutte rouge couler le long de son masque de métal.)

Dengar a pris un chemin différent du mien depuis l'accident de 2329. Moi, je me suis donné comme mission d'arrêter la compagnie en l'éliminant directement à la source: ses dirigeants. Dengar quant a lui, s'attaque à tous les gens qui on un lien, directe ou indirecte avec elle, au fur et à mesure qu'il les croise sur son chemin.

Il est tueur à gages

-Et c'est le tour à qui aujourd'hui?, lui demandais-je.
(Il sort une photo avec une adresse écrite au bas.)
-Lui.

Il reçoit des contrats de la part des autres cyberpunks, pour son boulot toujours de qualité. Précis et assuré.

-Qu'à t il fait?
-On m'a dit d'aller chez lui, et de lui demander de parler. Ensuite, on s'en débarrasse.

Je n'ôse même pas lui demandé combien de contrats il a exécutés depuis 2329, mais disons que son veston de 1000$ nous donne une idée.

J'ai décidé de l'accompagner aujourd'hui, question de voir si je pouvais lui faire confiance pour de futur contrat. Pas de simple contrat d'une descente, mais plutôt un grand projet: cyberpunks, armes, équipe, et attaque d'une compagnie. Les simples contrats ne sont pas une difficulté pour moi, je suis un solo, mais contre la compagnie, je suis vulnérable. J'ai besoin d'une équipe forte, les meilleurs netrunners, solos, nomades et fixeurs que je puisse recruter. Dengar est dans les meilleurs tueurs à gage, mais pas pour la bonne raison. Il a perdu toute forme d'émotion. C'est une MACHINE à tuer. S'il ne le faisait pas sous contrat, on le désignerait autrement: un psychopathe.

Je regarde ses yeux. Ses pupilles sont de plus en plus blanches, tout comme sa peau. Avec ses deux grosses cicatrices sur le dessus de la tête, j'ai l'impression que je discute avec un cadavre. Mais ça ne me fait rien. Nous sommes déjà tout morts dans ce bar. Nous avons tous déjà perdu une partie de soi dans des évènements passés. Je regarde Chicomexo et je me dis que nous sommes tous comme lui. Il a rendu l'âme au moment où il était encore branché dans la matrice. Sauf que son avatar ne mourra pas. Quand nous nous sommes rendu compte de cela, nous avons glissé le corps toujours branché dans une cuve de conservation.

Aujourd'hui encore, on peut rencontrer Chicomexo dans la matrice. Il est devenu créateur de monde virtuel, tout comme l'était Eddy. Mais il est devenu plus que ça. Son talent nous a tous impressionnés. Il est maintenant notre mentor de la création.

Son cadavre se désagrège tranquillement dans la cuve.

Dengar me fait sortir de mes pensées avec le bruit de son fusil qu'il est en train de charger. Les autres cyberpunks de la base ne se retournent même pas, les armes font partie de leurs quotidiens.

-Prêt?
-Toujours.

Dehors, il fait nuit. C'est une tout autre ambiance que celle du jour. L'ordre, le calme et l'innocence des esclaves du système sont remplacés par le chaos, la violence et la conscience des cyberpunks. Des marchands essaie de nous vendre des implants robotiques, des micropuces et des armes. Les plus désespérés sont étendus dans la rue, sous l'effet de drogue (ces timbres que l'on appelle les dermes vous injectent la substance chimique directement dans le sang.)

Les publicités sur écran LCD sont omniprésentes dans la ville, ce qui procure un éclairage presque aussi puissant que celui du jour. Les lumières multicolores donnent une atmosphère de carnaval. Et le jour venu, tout ce chaos disparaît, pour laisser place aux esclaves, qui n'ont aucune idée de la double identité de cette ville.

Pour ce rendre à l'appartement du chanceux du jour, nous utilisons un vertibus, une voiture-ascenseur fixée sur une rail verticale le long d'un édifice, pour nous rendre plusieurs niveaux plus bas. Tellement bas, que nous traversons le mur de brume, qui couvre les premiers niveaux. Heureusement, nous sommes arrivés, et sans avoir à descendre où vivent les primitifs.

C'est un édifice bicentenaire en très mauvaise condition. Les murs de ciment sont couverts de moisissure. Au bout d'un long couloir, on peut apercevoir l'adresse: la même qui était sur la photo.

Dengar défonce la porte d'un coup de pied. Elle tombe sans résistance, vu l'âge du bâtiment. Je lui dis tout bas: ''Bravo pour la discrétion ''. Il me répond : ''La panique réduira grandement sa précision de tir''

C'est un appartement immensément grand, avec quelques pièces au fond. Des dizaines grandes boites métallisées traîne un peu partout dans la pièce. Ces conteneurs ont de nombreux fils branchés sur eux.

On entre. On entend des cris. L'homme est caché, mais sa femme nous regarde, effrayée. Elle crie au meurtre. Dengar sort un fusil de fléchette somnolente. Elle arrête de crier, tombe sur le sol endormi.

Dengar n'a qu'une seule règle. Il ne fait pas de mal aux femmes. Enfin, moi non plus, mais disons que si je me fais menacé à bout portant par une demoiselle, je n'hésiterai pas à me défendre: en ce siècle-ci, nous sommes tous des combattants, tous entraînés. Certaines agentes de la compagnie sont plus dangereuses que la plupart des policiers... Mais Dengar, il aime mieux s'enfuir dans ces cas là. Un vrai gentleman. Sûrement dû à une expérience du passé...

Un son se fait entendre dans un placard aux portes miroitées. Nous nous approchons tranquillement, nous couvrant à l'aide des grands conteneurs. Que peuvent-ils bien renfermer?

Le miroir éclate en mille morceaux, de l'intérieur, sous les balles de l'homme recherché qui fait feu dans toutes les directions à l'aide d'un minigun dans chaque main. Il crie avec une rage qui nous fait savoir qu'il sait qu'il a été découvert et que ce qu'il cache est désormais en danger.

Dengar me regarde comme pour justifier ma pensée. Il a l'air très concentré...

D'un mouvement presque imperceptible, Dengar se lève, pointe son fusil et tire une balle, qui fait éclater le poignet droit du tireur fou.

Maintenant vulnérable (notre cible se roule par terre de douleur, incapable de soutenir son deuxième minigun), Dengar tire deux diodes de son fusil d'électrochoc, une va s'accrocher à la tête de notre victime, et l'autre à sa jambe (son magnétisme l'a attiré sur son genou, probablement une prothèse de métal).

Pendant que Dengar maitrise notre ''suspect'', je m'intéresse aux fameuses boîtes de métal, distribué également au travers de la pièce. J'ouvre le caisson...

Deux compartiments. Celui du dessus, un cadavre dont le sang s'égoutte dans celui du dessous. Je dois immédiatement corriger ma description. Je compris pourquoi tous ces câbles étaient nécessaires... Ce n'est pas un cadavre. Il respire.

-Bon Dieu, qu'est-ce que c'est que ça?, demande Dengar à l'homme qui est dans la bonne position pour ce faire interrogée.

L'homme tremble. Il finit par parler, sous les électrochocs.

-Ce sont... Ce sont des corps de travailleurs morts du stress, ou... ou dans des accidents de voiture.
-Mais pourquoi récolter leur sang?
-Vous ne le savez pas? Ils fabriquent ce liquide bien populaire auprès de vous, les cyberpunks. Le BOLH. ''Blood Of Living Human''. Ils disent que vous en êtes accro. Relâchez-moi!

Malgré sont masque qui recouvre la majeure partie de son visage, je vois que Dengar est à deux doigts de vomir la dose qu'il vient tout juste d'avaler, à la base.

Il avait raison. Le BOLH devient vite une dépendance surtout chez les gens avec plusieurs membres robotique. Je comprends maintenant pourquoi: ils ont besoin de quelque chose d'organique puisque leur corps l'est de moins en moins....

Dengar ne put s'empêcher de lui lancer une décharge.

-Pour qui travailles-tu?, demanda Dengar, à bout de nerfs.

-MetnalCorp. Je suis chargé de trouver les gens tout juste après leurs accidents, faisant croire qu'ils se sont fait tuer par...vous.

C'est donc une autre ruse de la compagnie pour mettre les citoyens contre nous.

-J'en ai assez entendu. Adieu l'ami.

Dengar lui tira une balle directement dans l'oeil qui n'était pas électronique. L'homme tomba. La flaque de sang coulant de son oeil s'étendit jusqu'à celle qui s'était écoulée du conteneur que j'avais ouvert. Celui qui était étiquetté ''Eddy''.

samedi 19 septembre 2009

Le futur - Partie 2: les travailleurs

On ne devient pas cyberpunk parce qu'on n’a pas le choix, on le devient parce qu'on le veut. Ce serait facile de s'incorporer à la société et entrer dans leur système, mais nous refusons.

Voici la vie typique de ceux que l'on appelle ''les travailleurs''. Ce sont ceux qui sont effectivement embarqués dans le système, et dont leur vie est totalement contrôlée par la compagnie: MetnalCorp.

La naissance du travailleur

D'abord, la procréation. Les humains normaux ne font pas d'enfant comme vous, comme autrefois. Les ondes électromagnétiques, ondes radio et autres aliments modifiés génétiquement a rendu l'humain infertile depuis plusieurs générations. La conception était faite à partir des spermatozoïdes du mâle, que l'on inséminait directement dans une machine, la femme n'étant plus capable de fournir les besoins essentiels du foetus. Cette machine procure au futur nouveau-né toutes les conditions pour grandir normalement, mais avec de petit surplus... Au début, comme à l'habitude, l'humain prenait 9 mois à concevoir, mais la compagnie décida qu'elle avait besoin de plus de temps pour faire des ''modifications''. En ajoutant un mois à la fois, la compagnie a réussi à faire accepter les futurs parents à attendre 4 ans de plus. L'enfant serait prêt à 9 mois, mais les 4 premières années de la vie de l'enfant servent à l'éduquer. Dans son incubateur, il entend pendant tout ce temps des phrases comme : ''MetnalCorp est tout-puissant. Ils font ce qui est bien pour moi. La société contrôlée par Metnalcorp est le meilleur endroit pour vivre. Je dois travailler pour eux, c'est mon destin.''

Quand les humains se détrachèrent du besoin de se sentir concerné dans ce processus, la compagnie offrit une banque de sperme, qui sera contrôlé au fur et à mesure que le temps passe... jusqu'à en utiliser un seul et unique, qui sera reproduit encore et encore. Pire que le clonage, c'est l'uniformisation des humains. Après plusieurs générations, les travailleurs devinrent tous semblables, comme des frères et soeurs.

La société de consommation

Le travailleur moyen vit dans un 2 et demie. Salon, chambre, toilette.

Pas de cuisine, puisque tout est généré électroniquement. C'est difficile à expliquer. Imaginez-vous une imprimante, sauf qu'au lieu des cartouches, ce sont des éléments chimiques. Hydrogènes, protéines, calcium... C'est un genre de four-micro-onde avec un écran. Vous choisissez le plat, vous payez (par assiette, comme aurestaurant), et la machine génère la nourriture particule par particule, comme si c'était vrai. Le plat, toujours parfait, peut être édité à l'aide de certains paramètres. Ce qui est bien, c'est que les particules peuvent provenir d'un recycleur: vous mettez n'importe quoi dedans, et il le sépare, pour ensuite pouvoir être transformé en prochain repas.(C'est pourquoi nous (les cyberpunks) l'utilisons aussi, les particules proviennent de n'importe quel détritus que l'on peut trouver. Mais nos machines sont piratées, bien sûr... Tout est gratuit!) Il ne faut juste pas réfléchir à ce qui compose vraiment notre assiette, mais après quelques années, on oublie d'y penser.

Dans le salon, il y a la télé. D'abord de très grand écran en TD (true definition), ensuite, des murs complets à projections. La compagnie diffusait de la publicité 20 minutes par heure. Ensuite 30 minutes. Ensuite, elle obligea chaque foyer à avoir 1 panneau mural ouvert en permanence qui diffuse de la publicité. Et puis deux. Et pourquoi pas trois. C'est une loi. Chaque foyer DOIT avoir 3 murs qui diffusent de la publicité en permanence. Non seulement les travailleurs étaient toujours exposés, mais ils finirent (vers 2250) par se sentir obligés de consommer le nouveau produit annoncé.

La semaine de travail (pour vous 40 heures semaines), s'est allongée avec le temps. Au début, c'était pour construire les nouvelles villes, dans le but de survivre à l'inondation. Ensuite, c'était pour craie le luxe: tous ces objets vus à la télé devaient bien être produits quelque part! Ils travaillèrent donc comme des esclaves dans le but d'avoir assez d'argent pour consommer ce qu'il jugeait essentiel...40 heures, ensuite 50 heures, 60 heures, jusqu'à la révolution. Un nouveau produit: le depstenol.

Le depstenol

C'est une pilule qui condense le sommeil requis au corps humain. Vous prenez la pilule, vous vous étendez (vous tomberiez sur le sol sinon,) et 15 minutes plus tard, voilà: vous êtes prêt pour une nouvelle journée. À l'aide de ces 15 minutes de coma, le travailleur souhaitait avoir plus de temps libre, mais la compagnie eu vite fait de prolonger les heures de travail jusqu'au double, 120 heures semaine!

Toujours épuisé, le travailleur n'a pas le temps ou la force d'imaginer un monde meilleur. Esclave du système, il travail pour consommer, mais sa consommation nécessite le travail d'autres ouvriers. C'est un cercle vicieux, que la compagnie contrôle entièrement.

C'est pourquoi nous refusons de faire partie de leur fausse utopie. Nous savons que leur bonheur est artificiel.

Les rares fois où je sors le jour, je croise des travailleurs. Je les regarde, et je les déteste. Ils me dégoûtent. Ce n'est pas leur physique uniformisé qui me dégoute, c'est leur vie, que je vois en travers leurs yeux. Je suis capable de dire en les regardant quels sont leurs goûts, leur façon de penser, leurs secrets, leurs peurs.

Je les connais. Je vois leur âme. Une âme artificielle.

Maintenant que je suis au 21e siècle, votre présent, je ne peux m'empêcher de voir les premières manifestations de ce contrôle. Tout ceci est votre futur. Le sentez-vous?

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